Giovanna di ROSARIO
Littérature numérique: entre permanence et éphémère
Si d'un côté il y a le "big-data" et le sentiment de n'être jamais oubliés (il y a quelques jours que la Cour européenne de justice du Luxembourg a débouté le groupe américain Google pour ce qu'on a appelé le "droit à l'oubli"), de l’autre côté quand on travaille sur des textes littéraires numériques, on s'aperçoit qu'il s'agit de textes à la fois "fragiles" et éphémères. Le support numérique suscite des tensions entre des "régimes d'immanence", comme dirait Gérard Genette (1994), dont la complexité s'est accrue pendant les dernières années. Dans le domaine de la littérature numérique en effet, le peu de constance des supports de création et des modes de restitution provoque cette sorte d'éphémère textuelle qui interroge directement la dimension littéraire et la transmission culturelle. Cette dimension éphémère, causée par la fragilité technologique et par une construction intrinsèque du texte lui-même, est une des caractéristiques de la littérature numérique.
On peut dire que la littérature numérique se caractérise par quatre éléments principaux: 1. le multimédia (les œuvres de littérature numérique sont souvent créées par l’interférence de différents systèmes sémiotiques : le texte, l'image fixe et animée, et le son); 2 l'animation textuelle (les lettres et les mots peuvent se mettre en mouvement et ce mouvement peut donner d'autres signifiés au texte originel); 3. l'interactivité (le texte peut être manipulable, donc il peut changer et il peut être changé); 4. le programme (le programme informatique agit même si le lecteur ne voit pas son action sur l'écran; mais le programme n'est pas forcément exécuté de la même manière sur n'importe quel ordinateur, ce qui rend cette littérature fragile au sens propre, où selon Alexandra Saemmer "éphémère", Saemmer 2013).
D'autre part, un objet culturel est souvent défini par sa permanence. Comment donc la littérature numérique, qui semble être caractérisée par un caractère éphémère intrinsèque, peut-elle être un moyen et un véhicule de la transmission de la culture (littéraire) numérique?
Dans son livre Écrit/Écran (2013) Derrick de Kerckhove note que l'écriture interpose toujours un écran, qui tente de créer un pont entre l'auteur et le lecteur, entre le lecteur et le monde, donc entre le lecteur et la culture.
Le but de cette communication est d'analyser la littérature numérique entre sa composante permanente et sa composante éphémère et de montrer comment, en effet, elle peut être le véhicule d'une nouvelle culture digitale.
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GOUDAILLIER Jean-Pierre
100
ans après : quelle analyse linguistique des écrits de la Grande
Guerre ? L’exemple de l’argot des poilus.
L’année
2014 marque en France et dans divers pays européens le début des commémorations
de la guerre de 14-18, une manière de raviver la mémoire collective,
éventuellement à des fins politiques, à propos de faits aux conséquences
importantes pour tout le reste du XXe siècle. Un nombre considérable
d’écrits a été produit par les soldats de toutes les nations belligérantes
engagées dans le conflit. Pendant les quatre années de guerre, rien qu’en
France ce ne sont pas moins de dix milliards de lettres, cartes postales, etc.
qui ont été écrites et envoyées par les militaires et leurs familles. La
littérature n’a pas été en reste. Une production volumineuse d’œuvres
d’écrivains, parmi lesquels Roland Dorgelès, Henri Barbusse et Maurice Genevoix
ne sont pas les moindres représentants, constitue un complément important de
nature littéraire aux écrits de type épistolaire. Ce vaste corpus écrit
contribue à la mémoire historique concernant les œuvres d'art et les œuvres
littéraires. Au-delà de la controverse initiée par Jean-Norton Cru à propos de
la validité des témoignages contenus dans ces textes il est de nos jours
important, voire nécessaire, de pouvoir les analyser compte tenu des avancées
de la linguistique contemporaine. En prenant aussi en considération les
résultats des analyses faites de l’argot de la guerre, des tranchées
à l’époque même de la Grande Guerre par Albert Dauzat, Gaston Esnault et Lazare
Sainéan entre autres, nous tentons de proposer des outils de travail, ceci afin
de pouvoir vérifier l’existence ou non d’un argot des poilus utilisé par
les soldats et de procéder dans l’affirmative à l’inventaire des lexèmes et
expressions spécifiques d’une telle variété langagière du français populaire et
argotique de l’époque.
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GOUTAGNY
Sarah
Transmettre à l'ère du numérique ?
L'hypothèse que l'on voudrait examiner est la suivante
: pour comprendre la rupture de l'ère numérique dans laquelle nous sommes
manifestement entrés, il faut analyser la différence entre culture orale et
culture écrite. Pourquoi? Parce qu'il y a vraisemblablement moins de différence
entre l'écriture et le numérique qu'il n'y en a entre l'oralité et la raison
graphique. En effet, le numérique, c'est d'abord de l'écriture, même s'il
produit l'illusion de pouvoir la dépasser. C'est du point de vue de la transmission
que les technologies du virtuel semblent tout bouleverser. Cette formidable
banque de données qu'est le Net rend caduques toutes les techniques de
transmission (répétition, mémorisation, copie) dont l'institution scolaire en
particulier s'est faite le chantre.
Revenons, pour penser cette révolution, à celle qui
l'a précédée: le passage de l'oralité à l'écriture. De ce point de vue, il faut
faire tomber une idée-reçue: on considère généralement que l'écrit est l'outil
qui permet de faire circuler la parole indépendamment des situations
d'interaction qui la produisent. Ainsi, il donne la possibilité
d'échapper au contrôle immédiat de ceux à qui l'on s'adresse. A contrario,
dans la société orale, celui qui, par exemple, doit répéter la parole sacrée
est soumis aux regards et à l'écoute de ses pairs. C'est en cela que, pour B.
Lahire comme pour les tenants de la “littéracie”, de l'oral à l'écrit on change
de rapport au monde : d'une organisation basée sur la pensée mythique,
l'absence de pouvoir politique séparé et le sens pratique, on passe à
une structure du pouvoir qui rend possible une appropriation du sens de
l'Histoire, une autonomie des sphères politique et religieuse, et une exploration
du langage pour lui-même (l'écriture, parce qu'elle met techniquement à
distance ce qui est dit, produit de la réflexivité).
L'analyse relève pourtant d'une méconnaissance du
processus de transmission tel qu'il se réalise effectivement dans la société
orale, parce qu'on regarde celle-ci avec nos yeux de lettrés. Que se passe-t-
il en effet, dans une société sans écriture, lorsque l'orateur se trompe en
répétant ? Etant donné que l'on n'a pas, dans ces conditions, les moyens de
vérifier rigoureusement la conformité de la parole transmise à l'original, ce
qui est dit va être considéré comme ce qu'il fallait dire. Autrement
dit: le fait est que la parole sacrée se transforme peu ou prou en fonction des
locuteurs qui la transmettent. Mais, quand bien même les personnes concernées
s'en rendent compte, la valeur attribuée à ces modifications est nulle: le
processus de transmission est tel qu'il neutralise ces altérations pour
produire de la tradition.
Tout cet édifice symbolique tombe avec l'écriture
parce que celle-ci découvre l'intentionnalité de la parole. Nous voudrions
montrer, à partir des travaux de Goody, Bernstein, Clastres et Winnicott en
particulier, comment la nature de la langue change de l'oralité à l'écriture et
ce que cela signifie du point de vue, d'une part, de la valeur attribuée à la
langue elle-même, et, d'autre part, de la conception de l'individu que celle-ci
rend possible.
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GUELADZE Sibylle
Les néologismes
comme moyens de transmission de valeurs culturelles d’une langue à l’autre
Nos
recherches portent sur l’étude des néologismes récents en français et en
géorgien. En observant les transmissions culturelles d’une langue à l’autre, nous
avons pu découvrir les expressions françaises et géorgiennes équivalentes non
seulement d’après le signifié mais aussi selon le signifiant : par ex.« Être entre
deux feux ~,
; ~à cheval donné on ne
regarde pas la
denture »,
« de
la poudre aux yeux » etc. Comme le souligne Umberto
Eco, toutes les langues sont comparables parce que « Malgré la
diversité des langues dans toutes les cultures il pleut ou il fait soleil, on
dort, on mange, on naît… ». De ce point de vue, toutes les communautés
linguistiques se ressembleraient mais elles ont aussi leurs particularités dont
l’origine se situe dans la culture de chacune d’elles. Les mots traduisant ces
particularités culturelles pénètrent dans une langue étrangère comme des
néologismes. Umberto Eco cite le cas d’Averroès qui traduisant l’art poétique
d’Aristote ne savait que faire des mots tragédie et comédie, parce
que dans la culture arabe ces genres culturels n’existaient pas. (U.Eco 2010
« Dire presque la même chose », p. 451). Dans de tels
cas, les néologismes deviennent des normes. C’est également le cas des termes
concernant l’informatique: spam, scanner, e-mail,
etc. Cependant, il faut signaler que parfois le néologisme se substitue au mot
déjà existant à cause de sa forte médiatisation et surtout à cause d’une
réalité nouvelle à laquelle il correspond le mieux. Par exemple, le terme
japonais « tsounami » avant le raz de marée de l’Asie du Sud
en 2004, était absent du vocabulaire médiatique comme des conversations
quotidiennes. ( N. Garric, Frédéric Calas, 2007 p,175) . Nous sommes en
présence de la formation d’une norme discursive, du fait de la couverture
médiatique de l’événement.
L’apparition
de nouveaux objets ou de nouveaux concepts à la suite des progrès de la
connaissance et des techniques constitue le principal argument en faveur des
néologismes. (J. Pruvost, J-Fr. Sablayrolles, 2003, p. 54.). Ainsi,
d’après « Le Figaro » du 21.06.2012, environ 300 mots ou expressions
ont fait leur entrée dans le Petit Robert 2013. On sait que souvent
l’événement est à l’origine de la création d’un mot nouveau : ainsi, la
catastrophe nucléaire de Fukushima a fait mieux connaître « corium »
(magma hautement radioactif) ou « liquidateur » (technicien
chargé d'intervenir sur un site nucléaire après un accident). En matière
d'environnement, on a aussi beaucoup parlé du « parc éolien »,
de la « marée verte » et du « gaz de schiste ».
Enfin, le sacre de Jean Dujardin à Hollywood est pour beaucoup dans
l'apparition du verbe « oscariser ». Tout événement est
produit à la suite d’une réalité et par là, contribue à la création de
nouvelles normes discursives. Notre analyse porte sur les néologismes récents
en français et en géorgien à partir des articles de la presse écrite des
dernières années.
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GUIBOURGÉ Jérôme
Des
objets culturels aux pratiques transculturelles
Cette intervention est à la croisée de la sémiotique, du
design et de la communication de marque. Elle porte sur les objets et leurs pratiques et, montre comment un objet
technologique culturellement lié à une génération
et au genre devient transculturel à partir d'un cycle de valorisations et
d'intégration culturelle, mais aussi à partir
de gestes humains.
Les cultures articulent des figures et des formes
culturelles réparties en six niveaux de pertinence (Fontanille, 2008, 34). Entre les cultures, figures et formes peuvent
varier et leurs articulations entre niveaux également avec des syncopes
distribuées ici ou là. Bien que différente, chaque culture peut partager certains
éléments culturels à certains niveaux, dont celui des objets et des pratiques .
Ceux-ci et celles-là sont valorisés par des genres et des
générations de sujets dès qu'ils s'en saisissent. Cette saisie repose sur un
investissement thymique, car depuis Greimas,
on sait que les valeurs ont un mode d'existence virtuel actualisable, voire réalisable, à condition que le sujet y applique une
intensité thymique (Greimas, 1983, 93).
Par ailleurs, dans son approche sur la sémiosphère, Lotman
a montré que toute nouvelle forme ou figure culturelle
qui apparaît et est incorporée dans une culture, modifie ses valeurs selon une
dynamique déterminée par deux catégories l'intensité
affective et la quantité de figures et de formes culturelles existantes et transformées (Lotman 1998). Fontanille
extrait de cette approche quatre étapes qu'il inscrit dans une structure
tensive applicable, donc aux objets et aux pratiques.
À l'aide d'un objet technologique comme le smartphone
tactile, j'émets l'hypothèse que sa valeur de convivialité
résulte peut-être moins d'un processus d'homogénéisation à partir des valences
de cette valeur liées à une culture mondialisée que de pratiques humaines déjà
partagées par un grand nombre de cultures. Autrement
dit, au fondement de ce produit je suppose l'existence de gestes ancestraux
largement partagés.
Un des avantages de l'image publicitaire est sa capacité
à s'affranchir des barrières culturelles pour fournir un sens saisissable par le plus grand nombre. Ainsi, au niveau
international, elle délivre un nombre restreint d'univers
de sens homogénéisés par des expressions et des contenus stéréotypés. Cette
conception transfrontalière de la création publicitaire est largement utilisée
par les marques internationales qui l'appliquent aussi à leurs produits. Les
gains réalisés sont manifestes et encouragent cette pratique. Cependant,
si le texte-énoncé publicitaire convoque principalement les cohérence et
cohésion interprétatives comme types d'expérience, un objet comme l'Iphone
outre sa corporéité propre, va proposer des pratiques à l'usager (Fontanille,
2008, 25). Ce changement de niveau de pertinence mobilise non seulement les
sémioses perceptive et cognitive mais aussi
celle pragmatique de pratiques culturelles. L'objet intègre donc d'autres dimensions culturelles, que la marque doit dépasser
dans son désir de conquête internationale. Si les spécialistes ont résolu les premières sémioses
principalement grâce aux stéréotypes, comment faire pour la praxis ? Selon le rayon de diffusion souhaité et
pour la création d'un nouveau produit (tel l'Iphone), les spécialistes ont
trois possibilités pour générer des pratiques dont le sens est partageable par
différentes cultures : l'objet est inventé sur la base d'une catégorie d'objets
transculturels déjà connus et pratiqués, ils cherchent les « formes syntagmatiques » partageables par les
cultures concernées et intégrables à l'objet,
ils cherchent les gestes universels, « la substance » à intégrer à
l'objet (Fontanille, 2008, 28).
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H
HAFIZ Nadia
Le Chaabi miroir de la
culture et des valeurs d’Alger ville post-coloniale
Des changements
de la société surviennent quand les populations des campagnes ou des montagnes se
déplacent en groupes pour s’installer définitivement en ville. La
transformation se manifeste à travers l’habitation, le langage, la nourriture,
les vêtements et tout ce qui différencie les citadins des bédouins, comme l’a
si bien souligné Ibn Khaldoun dans sa Mokaddima. En fait, c’est par le
choc entre deux mondes différents, que le moderne chasse l’ancien, faisant
apparaître des linéaments d’une nouvelle culture, dus au passage d’une culture
agraire à une culture citadine.
Si la conviction
de l’éminent architecte brésilien Oscar Niemeyer, est que l’architecture ne
peut rien changer, mais que la vie peut changer l’architecture, il serait vrai
de dire que la vie culturelle en Alger post-coloniale a bien changé les valeurs
ancestrales.
Le grand
bouleversement a eu lieu dès l’indépendance du pays, exsangue et secoué par
plusieurs années de guerre. Cette situation ébranla l’échelle des valeurs et la
conception de la vie. L’exode rural vers la ville a été suivi d’une
désappropriation de la culture des citadins par le progrès technique. Les
habitants déboussolés ont essayé tant bien que mal de sauver leurs valeurs
ancestrales. Inquiet, A. Adam s’est demandé si la culture pourrait survivre
identique à elle-même ?.
Certains aspects
culturels en Algérie sauveront ces valeurs même si la plupart d’entre eux
vivent une période de léthargie : le théâtre sommeille, les salles
de cinéma se ferment les unes après les autres, la cinémathèque a perdu son
aura, mais un art turbulent, robuste et dynamique tient le flambeau pour
transmettre la culture et défendre les valeurs humaines, le Chaabi. Cet art
musical chante l’amour courtois, l’amitié, la nostalgie du passé, la douleur de
l’exil, de la séparation, le respect de l’autre entre autre, la femme par le
biais de la mémorisation de poèmes algériens des XVIe et XVIIe
siècles. Il touche la société algéroise el glorifie la casbah fief de ses
artistes mélomanes sûrs que les valeurs spécifiques sont sauvegardées.
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HAMMOUD Ghida
La diversité
culturelle dans les représentations des valeurs de tolérance et de liberté
(comparaison France-Liban)
L’interdépendance
des rapports humains est un lien qui unit indissociablement les groupes
géographiquement éloignés à travers la circulation d’ « idées » ou mêmes des «
valeurs ». Une des façons de se construire des singularités dont pourraient se
prévaloir certains groupes se distinguant des autres se fait par le biais des
représentations. Dès lors que ces dernières deviennent des représentations
sociales, elles correspondent à des activités mentales par lesquelles les
groupes se rapportent à un objet, et traduisent par le biais de systèmes
d’interprétation leur relation symbolique à cet objet. Nous nous attarderons au
cours de cette communication sur deux objets de représentation qui relèvent du
champ des valeurs : la tolérance et la liberté. Un passage par le miroir de
l’altérité est privilégié pour tenter de comprendre la signification attribuée
à ces valeurs en fonction de groupes culturellement différents. Nous
examinerons plus précisément les représentations sociales de la tolérance et de
la liberté chez des étudiants français et libanais.
Les données de
la recherche ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire contenant des
associations libres et hiérarchisées permettant d’identifier le champ
représentationnel des valeurs étudiées. Une analyse prototypique a été
effectuée pour le traitement des données.
Les résultats
mettent en exergue l’existence de différences dans l’appréhension de ces
valeurs. Celles-ci s’inscrivent donc dans une diversité culturelle. La
représentation sociale de la tolérance se fait à travers l’évocation d’autres
valeurs mais également de thèmes relatifs aux spécificités de chaque société.
En effet, tolérer ne semble pas signifier la même chose pour des étudiants
vivant dans les deux sociétés.
Par ailleurs, le
champ représentationnel de la liberté touche à des domaines plurivalents. Elle
est principalement associée à des libertés sélectionnées et privilégiées parmi
d’autres, à des valeurs et à un cadre politique délimitant le champ de la
liberté. Cette valeur suscite l’adhésion des étudiants et fait apparaître des
évènements de la mémoire collective. Les représentations de la liberté pour les
groupes concernés sont hétérogènes bien qu’elles recouvrent parfois des socles
communs. Nous notons pour les deux groupes d’étudiants une mise en avant de la
liberté d’expression qui est la première liberté qui leur vient à l’esprit.
En conclusion,
les représentations de la tolérance et de la liberté s’inscrivent dans un
ancrage culturel propre à chacun des groupes, elles seront identifiées et
permettront d’ouvrir la discussion.
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I
ISSENBAEVA Galina
Euristique de la
compréhension rationnelle du texe en linguistique - l’éritage
de la pensée culturo-philosophique
La connaissance
scientifique relève de la culture, mais cette présence suppose une
argumentation philosophique. L'approche cognitive dans la science pose des problèmes
philosophiques s’agissant des lois de la cognition, de la présence et des
particularités des niveaux théoriques et empiriques de n'importe quelle
discipline scientifique examinés au titre du système complexe, insérant la
variété des types des savoirs et les procédures cognitives les engendrant,
aux sciences du langage.
Parmi de
nombreuses approches et méthodes de l'interprétation du texte,
l'heuristique déclarée comme moyen rationaliste de la compréhension prend une
place particulière, puisqu'elle est fondée sur l'intégration et l’action
des représentations universelles systémiques, sémiotiques, psychologiques,
gnoséologiques, ontologiques, etc. Son contenu essentiel se forme grâce à
l'introduction de ces moyens pour étudier principalement la production des
images (des connaissances) qui apparaissent pendant le traitement des
significations des signes langagiers tirées de la mémoire à
long terme, puis identifiées, catégorisées, objectivées. L'organisation d’une
telle activité de la compréhension rationnelle est assurée par les mêmes
opérations mentales, que celles appliquées dans la sphère des
représentations mentales concernant la technique et la production.
L'élaboration et
l'application de la théorie du rationalisme dans la sémiotique linguistique
sert en premier lieu à la réalisation de l'objectif de la compréhension
cognitive du texte d'art : se frayer un passage vers la réalité étant
après le texte, "voir" et argumenter l'unité et les différences
culturo-intellectuelles des espaces intra – et internationales, adapter
l'héritage d'art de la nation à la perception par la conscience du
contemporain.
Certains
résultats essentiels reçus grâce à l'utilisation de l'heuristique rationnelle
linguistique:
- sont créés
onze modèles cognitifs cruciaux, formant l'activité de la compréhension de même
que dans l'ingénierie des connaissances, le modelage sémiotique;
- sont créés
les modèles de la langue-objet théorique et de la situation-objet
empirique;
- sont
créés les programmes mentaux, les méthodes et les technologies de la formation
des structures conceptuelles;
- sont créés les
schémas de la structure et du contenu du système des ontologies morphologique
et syntaxique de la langue etc.
L'heuristique
incorporée du modelage conceptuel apporte le dépôt défini théorique et pratique
dans l'épistémologie linguistique, la sémiolinguistique, la culturologie
linguistique et dans d’autres disciplines.
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K
KRELIFA-BEDDOUBIA Nassima
La didactisation des
opérations de textualisation propres à la nouvelle
Le programme de
français langue étrangère s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle réforme du
système éducatif dont la question a pris ces dernières années une dimension
particulière à valeurs distinctives dans les préoccupations de la société.
Les approches
actuelles se distinguent par une participation plus large des partenaires
sociaux et la tendance à se libérer des attitudes corporatistes et
sectorielles. La réforme du système éducatif en Algérie remet en cause les
objectifs et les valeurs mises en pratique dans le cadre de
l’enseignement/apprentissage du FLE.
Cela dit, la
mutation attendue ainsi que les réformes souhaitées restent dépendantes de
l’élaboration d’un projet social partagé.
Dans cette
optique, la distinction ainsi que l’élaboration des activités productrices
favorables à l’enseignement /apprentissage dans la classe de FLE demeure un
point fondamental quant aux résultats attendus. La grammaire permet au même
titre que les autres éléments de doter l’élève d’un bagage assez riche en
langue française. En outre, elle contribue à développer leurs capacités à
produire de textes cohérents à condition qu’elle soit enseignée aux élèves de
façon à les motiver et de prendre en considération les obstacles auxquels ils
se heurtent au fur et à mesure qu’ils apprennent.
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KRICKA Anna
Les valeurs
culturelles de l’échange des objets précieux dans L’Escoufle de Jean Renart
L‘objectif de
cette étude s‘articule autour du roman L’Escoufle de Jean Renart (J.
Renart, L’Escoufle, roman d‘'aventures, Paris, Champion, 1992) et
vise l‘analyse des valeurs culturelles de l’échange des objets précieux dans le
roman en l‘occurrence.
Le roman de Jean Renart est un récit idyllique (du XIIIe siècle) sur
les amours contrariées de deux jeunes gens de famille noble qui fuient ensemble
la maison inhospitalière. Le motif du couple séparé, qui met beaucoup d’effort
pour se retrouver, est un point central du roman. Pourtant, dans L’Escoufle,
nous sommes témoins des échanges divers qui impliquent la disponibilité à
l’égard d’autrui en garantant une vie harmonieuse et équilibrée. Les
interactivités représentées dans le roman L‘Escoufle traduisent souvent
une conception du monde, ils portent en eux des valeurs morales. La richesse
des interactivités, dans ce texte, est impressionnante. L’univers romanesque
est ici un univers de l’échange aux visages multiples. Ainsi, la courtoisie
fait multiplier les gestes d’affection, mais aussi ceux de prévenance,
d’ouverture, de générosité. Les échanges comportent le paradigme du don de soi,
de son temps, de son espace, des repas et enfin des biens qui en de la valeur
précieuse. Par conséquent, le don et le contre-don établissent une alliance,
une symétrie; mais ces remèdes contre les agressions font renvoyer aussi à la
société primitive. En fait, l’offrande ou l’échange des présents paraît
ancienne et coutumière; la reine Saba en est l’archétype.
Dans le
roman L’Escoufle, les échanges des cadeaux sont une manifestation
affective d’amour et un acte d’agir; ils adoucissent les coutumes, en
introduisant l’ambiance de quiétude.
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L
LAMEIRAS Maria
Des sens qui
viennent et qui s’en vont ...
Cette
étude fait partie d’une recherche qui a lieu dans un Programme de
Doctorat en Linguistique, à l’Université Fédérale de l’Alagoas – UFAL, où
j’enseigne en tant que Directrice de thèses développées en Analyse du Discours
(AD à partir de maintenant) . Notre travail porte sur la Circulation du
sens : événements du monde et événements discursifs, avec un regard porté
sur une AD qui s’ouvre à une approche transdisciplinaire, sans pourtant
s’éloigner de ses bases théoriques françaises. Notre référence de base est l’AD
telle qu’elle fut théorisée en France, avec toutes les implications
qu’elle comporte s’agissant des relations entre le sujet, la langue et le
langage dans un processus historique. Il s’agit d’une réflexion sur l’espace
des médias, et plus particulièrement sur la relation entre les événements du
monde et les événements discursifs, depuis ce qui fonde
l’information, l’événement, jusqu’à la mise en circulation de cette information
par les différentes voies utilisées par la presse (nous travaillons
principalement sur un corpus journalistique). L’AD évolue, dans
l’incertitude parfois, avec les diverses réflexions qui la traitent, soit d’un
point de vue méthodologique, soit d’un point de vue épistémologique. Il
est vrai que l’AD des années 70 - 80 fait aujourd’hui, et depuis un certain
temps déjà, l’objet de débats conceptuels, ses métamorphoses
et transmutations s’imposant dans les analyses contemporaines.
Quand on observe les événements discursifs qui ne coïncident pas
toujours avec ce qui les fonde, il nous semble être sur une sorte de chantier
du langage, où s’impose le caractère événementiel qui
« habille » les faits, les déstabilise, selon leur nature mi-factuelle
et mi-discursive. Les voix qui s’entrecroisent, les interdiscours, les
sujets et leurs rapports avec l’histoire, tout cela provoque des querelles
épistémologiques entre linguistes, historiens et autres chercheurs penchés sur
une AD qui se situe au delà de la linguistique et de l’histoire.
Elle apparaît alors comme étant un carrefour des Sciences humaines et
sociales, dans lequel la communication est devenue la partie significative
essentielle. Il est donc “évident” ( s’il est possible parler d’évidence en AD)
qu’il y a toujours une certaine instabilité qui s’installe entre ce qui fonde
l’événement et les versions qui l’habillent et le font circuler dans la
presse. Le traitement que nous proposons ici de quelques événements, à
partir des versions qu’ils « reçoivent », dans ce trajet entre les événements
du monde et les événements discursifs, prend en compte une
perception inter/transdisciplinaire, tout en envisageant les effets de sens qui
circulent dans les médias, en nous référant principalement aux travaux de
Patrick CHARAUDEAU
et Jean-Michel ADAM, mais aussi à ceux de quelques autres théoriciens.
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LE GUENNEC François
Léon-Paul Fargue
ou l'Avenir est derrière nous
J'ai déjà eu à plusieurs
reprises le plaisir d'évoquer ici l'oeuvre de Léon-Paul FARGUE. Beaucoup voient
en lui un mélancolique, irrémédiablement passéiste. Je voudrais montrer au
contraire que la prose de FARGUE acquiert au fil des années une dimension
didactique, et que les valeurs qu'il regrette, et qu'il fait miroiter aux yeux
des lecteurs, sont justement celles auxquelles, trois générations après lui,
une large part de notre société aspire : domestication des techniques, pouvoir
de l'imagination, convivialité, prise en compte de toute la mosaïque sociale,
jusqu'au Vivre ensemble qui constitue le titre du dernier recueil de
FARGUE.
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LETHIERRY Hugues
La transmission « cynique » : une
« dissémination »
La transmission
des valeurs et d’une culture en philosophie se fait-elle, comme on le pense
aujourd’hui, par l’élaboration d’un « palais d’idées » (comme le dit
Kierkegaard), c’est-à-dire par la construction d’un système théorique composé
de concepts ?
Ou, au
contraire, par l’exercice (l’ascèse) et l’imitation d’exemples vivants, de
sages qui, par leur façon de s’habiller, de manger, de mourir, de s’accoupler
et d’« habiter » (dans tous les sens) leur environnement, prônaient
par la pratique l’exercice de la vertu, la non assignation de chacun à sa
place. Ainsi en va-t-il de Diogène, philosophe cynique du ve s., toujours
accompagné, selon ses biographes (dont Diogène Laërce) de sa besace et de son
bâton – voire de sa lanterne – sans parler de la barbe ! Et vivant
dans une jarre, se masturbant en public, se nourrissant comme le
« chien » qu’il est de ce qui est nécessaire à ses seuls besoins
naturels.
Rousseauisme
avant la lettre (plutôt qu’onfrayisme) sa pensée se transmettra certes moins
longtemps que le stoïcisme, mais néanmoins chez certains chrétiens (adeptes du
« détachement ») comme dans Le Neveu de Rameau de Diderot.
Ce choix du cru
contre le cuit, contre le « logocentrisme », séduira également des
historiens comme Détienne ou Hayot et des chercheurs du Cnrs (Goulet-Cazé) et Foucault lui-même.
Car il fait
éclater la vérité dans la vie comme scandale…
Et pour cela,
parfois, crache ses mots car, clochard céleste, Diogène n’est pas un
chien-chien qu’on cajole : il fait passer sa dignité avant son petit confort…
Les boulets rouges de ce franc-tireur donnent le tournis aux chasseurs d’images
et aux sages ronronnants…
Et l’on peut
parler à ce titre d’une « dissémination » des idées de ce mendiant
qui donne à penser, de ce Socrate radical qui met les autres à la question…
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LEUSIERE Viktoria
Valeurs et
culture au sein du « dialogue » philosophique entre Friedrich
Nietzsche et Léon Chestov
Cet exposé se
propose d'analyser la philosophie de Léon Chestov (1866-1938) qui, à travers son
œuvre, chercha intensément une nouvelle voie pour la culture, dont les valeurs
fondatrices seraient les concepts de foi, de révélation, d'illumination
créatrice, mais aussi l'aptitude à désespérer, à se tenir en équilibre au bord
de l'abîme au nom de la Vérité.
Nous y donnons
une analyse de la doctrine des valeurs de Chestov qui chercha à résoudre à sa
manière le problème soulevé par Friedrich Nietzsche : concevoir un modèle
de culture « par delà bien et mal ». La réévaluation des valeurs, la
réinterprétation du contenu des catégories fondamentales de la culture – le
bien et le mal - Chestov les a entreprises dans L'idée de bien chez Tolstoï
et Nietzsche (1900) et La philosophie de la tragédie. Dostoïevski
et Nietzsche (1902). Dans ces œuvres, le philosophe aborde, entre autres,
la problématique de l'authenticité de l'existence humaine, de l'interprétation
de la vie comme lutte tragique ; il y critique l'idéalisme moral, s'oppose
au bien transformé en despote exigeant qu'on se soumette à lui. On découvre dans
ces œuvres la proximité des idées de Chestov avec celles de Nietzsche, qui mit
au jour dans la culture européenne la crise du christianisme, en passe de
devenir la crise de l'Europe elle-même.
Il y apparaît
que le « Dieu est mort » de Nietzsche signifiait pour Chestov non
seulement la mort de ce Dieu qui forçait les hommes à l'amour et à
l'observation de ses commandements moraux, mais aussi l'ouverture d'un chemin
vers une culture où serait proclamée l'émancipation à l'égard de la coercition
et de la morale. Chestov y montre également comment Nietzsche oppose au
caractère normatif et impératif de la morale, la surabondance de la vie, le
devenir et le mouvement. Selon Chestov, ce n'est qu'en dépassant les
difficultés, les ascensions et les chutes, que l'homme découvre le sens et la
valeur de la vie. Il acquiert à travers ce processus tragique la foi qui
« déplace des montagnes ». L'analogue de cet homme chestovien se
trouve dans le Zarathoustra de Nietzsche auquel la vie commande de devenir une
puissance éternellement renouvelée, de devenir celui qui, à partir du surplus
de son existence, interprète le monde et y introduit du sens.
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LOPES PINHEIRO
Clemilton
La légende
des Nibelungen - origine et transmission: de la réflexion de Saussure à la
notion de tradition discursive
La chanson des
Nibelungen est peut-être la plus célèbre légende germanique. Elle date du XIIIe
siècle et fut transmise de générations en générations. C´est l´histoire de
Siegfried, fils du roi Xanten, qui tue un terrifiant dragon, se baigne dans son
sang, devient invulnérable. Selon Schimidt (2001, p. 9), “elle évoque à tout
le moins de lointaines sagas, de sombres aventures dans les pays germaniques,
au fond des forêts profondes de l´Est de l´Europe ou aux confins légendaires de
contrées du Septentrion”. L’épopée des Nibelungen a suscité l´intérêt du
Ferdinand de Saussure, qui l’a étudiée en profondeur entre 1900 et 1910
(ces études sont
conservées au Département des manuscrits de la Bibliothèque de Genève). Saussure a
analysé les rapports de la légende avec l´histoire ou avec le mythe, et étudié
comment elle se transforme, quels sont les éléments fixes et le mouvement des
transformations dans le temps. Dans cette communication, nous proposerons de
faire interagir les réflexions de Saussure avec la notion de tradition
discursive telle qu’elle a été développée à la suite des travaux de Eugenio
Coseriu, par des auteurs comme Peter Koch, Wulf Oesterreicher et Johannes
Kabatek. Cette notion, issue d'une perspective diachronique et fondée sur
l'historicité et la traditionnalité des textes, prend également en compte les
relations de répétition et d'imitation entre les textes.
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M
MAGLIE
Rosita et MARCON Mario
La
didactique du manchot. La famille à l’ère de l’homoparentalité
La
didactique des langues maternelles et étrangères se veut passeuse non seulement
de compétences linguistiques stricto sensu, mais d’un savoir
socioculturel (CECR 2001 : 82-83), aussi. La transmission par
l’enseignement de paradigmes lexicaux perpétue (et renouvelle) certaines
valeurs et certains stéréotypes (Amossy & Herschberg-Pierrot 2011 [1997]).
Ce qui refait surface surtout quand on compare les langues et les cultures de
différents pays au moyen de la traduction. À l’ère de la normalisation, il y a
pourtant des valeurs qui résistent et réclament leur identité à travers le
prisme de la diversité et de la pluralité. C’est le cas de la valeur famille
qui fonde chaque culture tout comme l’apprentissage linguistique dès la toute
première enfance. Les nouvelles configurations familiales, notamment celles
homoparentales, remettent en question le modèle de famille qui tourne autour de
la représentation sociale (Paveau 2006 : 55-56) mère-père-enfant et
invitent à une réflexion qui appelle les enseignants des langues à se mettre en
première ligne pour aider les enfants à nommer et à saisir ce qu’il arrive dans
leur société. Les classes de langue peuvent en effet devenir des lieux
privilégiés pour contribuer à la compréhension du vécu quotidien des familles
homoparentales, et ce, pour lutter contre l’homophobie et pour promouvoir
l’équité des familles (Fox 1993). À ce propos, nous avons établi un corpus
trilingue anglais-français-italien composé de 35 albums pour enfants (2-10 ans)
traitant les diverses formes de parentalité. Entre autres, ce corpus est conçu
pour la création de matériaux pédagogiques destinés à la formation des futurs
instituteurs de langue étrangère, en particulier. Par le recours aux techniques
d’analyse de la linguistique de corpus (Sinclair 1991) pour le repérage des
patrons lexico-syntaxiques récurrents, nous illustrerons d’abord quelques choix
qui dénotent et connotent l’homoparentalité et les manières de la décrire par
les signes verbaux dans chaque langue. Par la suite, dans une optique
intersémiotique, nous montrerons les patrons visuels les plus fréquents dans
notre corpus. Pour conclure, nous présenterons des exercices basés sur une
nouvelle forme de didactique des langues par la traduction (González Davies
2004) en nous concentrant sur l’album anglais And Tango Makes Three (sa
traduction italienne E con Tango siamo in tre et son adaptation
française Tango a deux papas… et pourquoi pas ?) qui raconte
l’histoire vraie de deux papas manchots. Ces exercices aideront les futurs
instituteurs à déceler les positionnements culturels et idéologiques, d’une part,
des auteurs anglais et français et, d’autre part, du traducteur italien, pour
qu’ils les maîtrisent à l’occasion de l’enseignement en classe. Malgré les
différentes stratégies linguistiques, nous soulignerons que les trois albums
(et notre corpus dans son intégralité) enrichissent la valeur famille et
sa représentation sociale d’un nouveau référent social par le recours autant à
un discours pluraliste qui fait de l’homoparentalité l’une des facettes
de cette valeur, qu’à un discours normalisateur qui fédère toutes les
familles sous le sentiment de l’amour. Notre didactique du manchot se
propose ainsi comme cadre pour acquérir des compétences linguistiques ainsi que
pour sensibiliser les futurs instituteurs (et leurs élèves) au dépassement de
certains stéréotypes socioculturels.
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MALIN Franck
Cultures
populaires. Quoi et comment les transmettre dans le cadre d’un
enseignement-apprentissage du Français Langue Étrangère.
En Corée du Sud
l’enseignement de la langue française a connu une crise durant les années 2000,
touchant aussi bien l’enseignement secondaire qu’universitaire. Face à cette
situation, nombre de départements de Langue et littérature française
sont devenus Départements de Culture française".
Le terme de culture,
même s’il est utilisé au singulier dans la dénomination de ces départements est
un concept, qui, par nature est pluriel, ne serait-ce que par sa présence dans
diverses sciences humaines. Cependant, il ne s’agit pas d’opposer une
conception de la Culture où certains domaines seraient considérés comme
« nobles » tels la littérature, les arts classiques (peinture,
sculpture…) aux autres cultures constitutives d’une société mais souvent
dévalorisées par les instances éducatives comme la bande dessinée, la chanson,
la presse, la publicité… Pour nous ces divers médias entrent dans ce que
pouvons dénommer cultures populaires dans une perspective
d’enseignement-apprentissage du français à des non-francophones.
Nous voudrions
prendre à titre d’exemple l’évolution du statut de la bande dessinée en France
qui pendant longtemps était considérée comme de la non-littérature, de la
sous-littérature, des publications pour enfants, pour passer au stade de
paralittérature pour enfin être étudiée à l’université en tant que média à part
entière, ainsi que dans le secondaire. Ce jugement de valeur négatif sur un
aspect culturel pourtant important concernant la France, mais aussi les pays
francophones, se retrouve aujourd’hui d’une certaine manière en Asie notamment
en Corée du Sud. Ainsi, il est toujours difficile de faire admettre la valeur
de ce média et de pouvoir en proposer un enseignement.
Un autre exemple
de jugements dépréciatifs, est la chanson non pas française mais en langue
française. L’histoire et la richesse de ce média sont encore difficiles à faire
accepter. L’évolution est presque similaire et parallèle à celle de la bande
dessinée, sauf que la reconnaissance institutionnelle n’est pas encore acquise.
Dans les manuels, les chansons sont souvent considérées comme des activités
annexes, de détentes, ou complémentaires alors que leur compréhension fait
appel à plus de connaissances que les seules données linguistiques. De plus une
image stéréotypée s’est forgée sur la chanson en langue française dans certains
pays où le terme de chanson renvoie à une période ou un style
particulier.
Cette
communication voudrait mettre en évidence la difficulté de faire accepter ces
deux médias, parmi tant d’autres, comme objet de valeur culturelle propre et
source de diverses approches pour en favoriser un apprentissage à part entière
pour un public non francophone.
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MERKOULOVA Inna
Les valeurs dans la culture russe, un regard sémiotique
Nous présentons quelques exemples des valeurs dans la culture russe sous une optique du dialogue interculturel et du nouvel humanisme proclamé par l'UNESCO. Dans une culture donnée, la mentalité se présente comme une "conception du monde à longue durée" fondée sur les valeurs humaines générales assimilées par une éthnie concrète (Youri Lotman, L'explosion et la culture, 2004; Vladimir Siniatchkin, Les valeurs générales dans la culture russe, 2011). Pour un étranger, comprendre la mentalité russe à travers les valeurs telles que le devoir, la générosité, la famille, le travail, la patrie signifie se référer aux mêmes valeurs stabilisées dans l'expérience de sa propre culture, en construisant ainsi un espace privilégié de la communication et de "la paix dans l'esprit des hommes".
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MIMO Houssam
Pour un
traitement numérique des textes
Aujourd’hui, la quasi-totalité
des textes crées (saisies, édition, mise en page, vérification, correction ou
impression) étant à présent disponibles sur support numérioque, leur traitement
et leur archivage appellent de nouvelles méthodes informatiques, plus
performantes. L’analyse automatique de textes en langue naturelle présente
certaines analogies avec de nombreux traitements informatiques : compression ou
cryptage de textes, traitements statistiques, compilateurs…la première étape
des traitements consiste toujours à découper le fichier de données (texte) afin
d’identifier les unités minimales de traitement(mots).Cette étape préliminaire
s’appelle l’analyse lexicale.
L’analyse
lexicale peut être vue comme une projection de deux systèmes de données :d’un
coté, le texte « brut »est une séquence linéaire non structurée de caractères
typographiques ;de l’autre, le système de dictionnaires est un ensemble
structuré de données linguistiques .L’analyse lexicale consiste à confronter
les deux représentations afin d’en créer une troisième :une conséquence de mots
associés à leurs propriétés linguistiques(décrire dans le système de
dictionnaires).Le problème de l’analyse lexicale automatique est donc double
:Il faut d’un coté disposer de dictionnaires utilisables par ordinateur; d’un
autre coté, construire des programmes d’analyse de textes .
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N
NAVARETTE Pierre-Antoine
Emergence et transmission des valeurs esthétiques et axiologiques
dans Le Domaine d’Arnheim d’Edgar Allan Poe
Dans l’œuvre d’Edgar Allan Poe, Le Domaine d’Arnheim,
se pose la question de l’émergence et de la transmission des valeurs, tant sur
le plan esthétique que sur le plan axiologique, lesquelles se manifestent
précisément à travers le paysage naturel et le « jardin-paysage »
artificiel. Chez Edgar Poe, le beau et le vrai appartiennent essentiellement à
la nature, les deux étant susceptibles de perfectionnement et d’ennoblissement.
Mais le très beau, et le très vrai pour ne pas dire le juste, c’est-à-dire la
transcendance ou la valeur intensive du beau et du vrai, peut être atteint
seulement dans le « jardin-paysage » artificiel, c’est-à-dire de
manière culturelle et artistique. Cet état de perfection n’est possible que
dans la mesure où entrent en jeu les activités cognitives et les
représentations issues des sens qui percutent l’espace, et fait appel, par
conséquent, à la signification des lieux même. Si le concept esthétique rejoint
le concept axiologique, dans un jeu d’interaction, c’est-à-dire dans la reconnaissance
intime de l’utilité signifiante du beau envers la morale, il faut donc se poser
la question de la diffusion et de la réception de ces valeurs chez
l’actant-sujet qui se trouve confronté au jardin-paysage du domaine d’Arnheim,
ou plus précisément, au mode sémiotique de transmission des valeurs. Il
semblerait que ce passage ne soit réalisable que par un déplacement
harmonieusement orchestré dans l’espace sémiotisé et organisé, un voyage dirigé
au moyen d’une barque sur une rivière, qui amène le corps sensible du sujet à
traverser les valeurs incarnées par le jardin-paysage, lesquelles, de fait,
l’entourent et le frappent par les sens sans détour. On peut dire alors que
chez Edgar Poe, les conditions d’existence des valeurs, les valences, ne
sont possibles que par une rencontre dynamique et spatio-temporelle du sujet
dans l’espace englobant, fermé, qui empêche la vue de saisir autre chose que le
jardin-paysage. Autrement dit, c’est le régime du corps en mouvement du sujet
conditionné et percevant qui fonde l’émergence et la transmission des valeurs
chargées de signification, lesquelles déterminent alors une culture esthétique
et axiologique, une culture également esthésique propre à la vision du monde
d’Edgar Poe.
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NAZARETIAN Roman
Le mème Internet comme une
nouvelle unité de l’information culturelle
.L’article
décrit le nouveau phénomène culturel, celui du mème Internet. L’auteur
le distingue parmi les autres unités de l’information culturelle.
Après une étude
de plusieurs exemples sur le mème Internet et après une analyse entre le
contenu et la structure de ce phénomène, l’auteur arrive à la
conclusion qu’un mème s’appuie surtout sur sa structure plutôt que sur son
contenu. Les variantes d’un mème créées par de différents utilisateurs
d’Internet ne compromettent pas l’intégrité de ce dernier et grâce à sa
structure préservée toutes ses variantes peuvent être traitées comme la même
unité.
Outre cela, les
nouvelles liaisons sémantiques sont révélées dans les mèmes du type mixte
(textographique). Une image renvoie à un mot précis qui, à son tour, nous
renvoie à sa signification et à un objet du monde réel. Dans ce cas-là, il
s’agit de ce qu’on appelle le principe du ‘double renvoi’.
Les résultats obtenus peuvent être mis
en œuvre dans les recherches ultérieures sur les mèmes Internet dans la
linguistique, la sociologie, la culturologie et dans d’autres sciences
humaines.
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NTABONA Adrien
La transmission
des valeurs et de la parole-patrimoine à travers les célébrations de la vie au
Burundi
Dans le Burundi
traditionnel, il n’existait pas d’école formelle… La culture se
transmettait à travers les célébrations de la vie. Déjà toutes les soirées
étaient des célébrations de la vie quotidienne. J’ai fini par appeler cela
l’école familiale du soir. Les parents interrogeaient en effet les enfants sur
le vécu de leur journée… et consultaient ensuite le stock de la tradition orale
pour aider l’enfant à interpréter les faits rapportés. À propos de la Parole
Patrimoine précisément, nous avions une vingtaine de genres littéraires… et,
chaque soir, ceux-ci étaient exploités selon les exigences … Le tout se
concluait ainsi par une bénédiction traditionnelle des enfants avant qu’ils ne
se couchent
En plus de cela, à chaque étape de l’existence, depuis la naissance jusqu’à la
mort, il y avait une célébration de la vie correspondante… Là aussi plusieurs
genres littéraires étaient contextualisés… Il en allait de même pour les rites
et les objets culturels correspondants.
Tous les
métiers étaient également célébrés au moment de l’exécution des travaux exigés.
Les chants et la poésie orale, produits à cette occasion, galvanisaient les
énergies des travailleurs et leur donnaient du cœur à l’ouvrage. Une certaine
mystique du métier et de la corporation s’acquérait par là… Il en allait de
même pour les célébrations sociales et politiques qui jalonnaient la vie…
Malheureusement
il y a eu, entre temps l’acculturation par substitution de l’ère coloniale.
Celle-ci, dans l’Afrique belge, a été musclée au point qu’avant l’indépendance,
le vide culturel était perceptible. Or la nature a horreur du vide. C’est
pourquoi, après l’indépendance, l’ethnocentrisme totalitaire et la violence
identitaire ont comblé ce vide en rendant le Burundi non-viable et invivable
jusqu’à maintenant. Désormais pour assurer l’avenir du Pays, il faudra recoudre
les tissus mentaux dans le sens d’une reculturation et d’une interculturation conjuguées.
Village global oblige… C’est du reste la tâche que je me suis assignée depuis
ma retraite en tant que professeur des Universités.
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O
OSTYAKOVA Galina
Les objets
culturels de Kazan
Notre recherche est basée sur
l'étude de certains objets culturels de Kazan . Ils témoignent avec
éclat que l'histoire elle-même a donné beaucoup de motifs pour les échanges
culturels et d'expériences entre les deux nations dominantes à Kazan , les
Tatars et les Russes .
Kazan est un lieu où l' Orient
rencontre l'Occident , où l’ Imam et le Patriarche orthodoxe
se serrent la main , où les cultures tatars et russes interagissent .
L'interaction des deux cultures
donne au monde un exemple lumineux de la tolérance et de coopération qui
garantit la stabilité politique et motive les citoyens pour les activités
bénéfiques de la vie .
L'objectif de la recherche est :
1 La description de la culture tatar et du fond
national de russe ,
en accordant une attention à des questions historiques ;
2 L'aperçu de la culture tatar et
russe pour
examiner
les particularités du
contexte ethnique , religieux et culturel ;
3 . La preuve de la coexistence
pacifique des deux principales nations qui habitent ma région .
Le véritable trésor du Tatarstan
est ses peuples, leurs relations tolérantes et leur coexistence
pacifique . Avant de commencer à étudier l'interaction entre les Russes et les
Tatars nous développerons
la
recherche de particularités historiques , culturelles et sociales de ces pays.
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OUTALEB-PELLÉ Aldjia
FLE :
langue-culture dans les manuels scolaires
Aujourd’hui,
apprendre des langues étrangères s’impose, d’une part, par l’extension des
moyens de communication, d’autre part, par le phénomène d’une
immigration-émigration variée. Apprendre une langue étrangère signifie
communiquer et entrer en contact non seulement avec l’Autre, mais avec d’Autres
ouverts à des mentalités et des cultures différentes.. L’école, en tant
qu’instance de socialisation de l’enfant, se présente comme un lieu
d’apprentissage, d’éducation et de formation par la rencontre avec les
autres individus, a priori de la même culture, ou avec d’autres de
cultures différentes, ne serait-ce que par la médiation de la langue étrangère
enseignée.
Dans
le cadre de l’enseignement du français langue étrangère (FLE), le défi est
d’enseigner les
compétences linguistiques mais aussi les compétences culturelles véhiculées par
cette langue. En effet, nous ne pouvons qu’admettre
les liens qui associent intimement la langue et la culture. L’apprentissage
d’une langue comporte donc nécessairement une dimension culturelle.
Notre
article s’articule autour de la relation langue-culture. Nous nous
demandons : puisque toute langue est un instrument de communication et
véhicule une culture spécifique, comment dans l’enseignement-apprentissage
d’une langue étrangère, la culture qui en dépend est abordée au sein de
l’institution scolaire algérienne ?
Nous
débattrons ainsi de la question des représentations culturelles dans les
manuels scolaires de français, en usage en Algérie et nous tenterons de
répondre aux trois questions suivantes :
Peut-on
enseigner une langue sans sa culture ?
Si la réponse à
la première question est négative, quelle place accorder à la dimension
culturelle d’une langue étrangère ?
Enfin, est ce
que le seul fait d’enseigner une langue se double automatiquement de
l’enseignement de sa culture ?
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P
PEETERS Bert
Langue, culture
et valeurs : vers une ethnolinguistique fondée sur l’abduction
Parler une
langue, quelle qu’elle soit et quelles que soient les circonstances, n’est
jamais facile ; la comprendre est sans doute plus difficile encore. La
complexité de la quête de sens ou de l’acte interprétatif est cependant souvent
sous-estimée, dans la mesure où les écueils qui se dressent sur le chemin de
l’interprétant sont pour la plupart évités sans que celui-ci s’en rende compte.
Mais ils ne le sont pas toujours. Il se peut effectivement qu’il y ait des
malentendus. Certains sont plus graves que d’autres. Ceux-ci font rire, ceux-là
peuvent semer la confusion, voire provoquer la consternation.
La situation se
complique si l’interaction met en présence des interlocuteurs qui ne partagent
pas la même « langue-culture ». Admettons que la langue utilisée lors
de l’interaction est la langue première de l’un des interlocuteurs : on
aura alors affaire à ce qu’on a appelé « une rencontre inégale ».
Ceux qui ont l’expérience d’interactions de ce type savent que, si des
malentendus surgissent, ils ne sont pas toujours faciles à gérer. Ils savent
aussi que, dans certains cas, l’échec communicatif est total : les écueils
dont il était question ci-dessus se révèlent alors insurmontables. Afin
d’éviter que cela se produise trop souvent, il sera utile que ceux qui
s’engagent dans ce genre d’interactions se familiarisent peu ou prou avec ce
qu’on appelle les « valeurs culturelles » de leurs
interlocuteurs, ou qu’au moins l’un d’eux fasse un effort allant dans ce sens.
Il est en effet plus que probable que, parmi les malentendus qui pourront
surgir dans le genre d’interactions envisagées ici, il y en a qui sont
occasionnés par des différences culturelles ignorées. Mais comment s’y
prendra-t-on ? Comment se familiariser avec quelque chose d’aussi
intangible qu’un ensemble de valeurs ? C’est la question à laquelle nous
entendons apporter une réponse.
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PEREIRA Wilma Maria
L'imaginaire
socio-discursive dans argumentation sur l'homosexualité dans le magazine
ultimat
Cet article
analyse la construction du thème de l’homosexualité dans les imaginaires
socio-discursfs, à partir de la configuration argumentative des nouvelles
et des articles publiés dans le magazine Ultimato, entre les années 2009 et
2013. La recherche est fondée sur les hypothèses théoriques et méthodologiques
de l'analyse du discours, en particulier la théorie Sémiolinguístique de
l’auteur français Patrick Charaudeau. En outre, nous présentons également un
aperçu d’autres théories argumentatives utilisées dans notre recherche: La
Nouvelle Rhétorique (techniques argumentatives) et la Théorie Rhétorique du
Discours (dimensions : rationalisation, esthétique et politique). Partant de
l'hypothèse que les discours produits sont le résultat de la relation entre les
plans linguistiques et situationnels dans lesquels un sujet intentionnel est
inséré, nous cherchons à révéler les mécanismes d'argumentation et de
composition qui sont déclenchés dans la production de ces discours. Ainsi, la
recherche se concentre sur les procédures et les techniques de raisonnements
utilisés par thème psychosocial dans une situation de communication
donnée. L'accent sera également mis sur la relation de ces arguments avec
les dimensions simplifiées, esthétiques et politiques qui leur donnent une
configuration plus rationnelle, émotionnelle ou légitime, selon le but de la
situation de communication.
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PIROGOWSKA Ewa
L’image
linguistique antisémite et prosémite transmise et (re)construite dans la
communication virtuelle
Notre
communication se propose de présenter quelques constatations tirées de nos
études linguistiques sur la parole en action, la parole qui fonctionne dans le
monde des médias, quelque nouveaux soient-ils. La parole peut agir réellement,
instaurer ou produire des nouveaux états, de nouvelles actions, ce qui est bien
visible dans les contextes racistes. Le thème du XXXVe
Colloque d’Albi Langages et Signification nous conduit à nous
demander quels sont « les rapports entre cultures selon leurs diversités »,
par conséquent quel est « le rôle joué par les valeurs dans une semblable
logique d’homogénéisation ». Le discours antisémite est plus qu’un
autre descendant des rencontres civilisationnelles difficiles et, en tant que
phénomène culturel mondial, possède certains traits communs, généralisants. Il
nous a semblé qu’il était nécessaire d’envisager aussi son contrepoids
culturel, à savoir l’attitude prosémite.
Or, l’image
linguistique intériorisée relève toujours de différentes expériences, de
différents comportements des sujets parlants, de leurs préconstruits
(Paveau, 2006; Adam, 2006), de tout ce qui a déterminé les points de vue à
partir desquels tel ou tel discours se serait développé. Dans ce cadre nous
pouvons parler de la transmission d’une certaine attitude culturelle qui va
ensuite définir l’image linguistique du monde, construite et intériorisée par
chaque usager de la langue. C’est justement sur cette image linguistique du
Juif que nous nous pencherons. Au début du troisième millénaire, presque 70 ans
après la deuxième guerre mondiale, loin d’être objectifs, les locuteurs
polonais se construisent des images stéréotypées, au haut degré de figement de
créations phraséologiques desquelles s’ajoutent des signes linguistiques
engendrés par des phénomènes sociologiques récents, également en relation avec
des facteurs socio-culturels typiquement français comme la quennelle
de Dieudonné, pour voisiner ensuite avec ces déclencheurs internationaux
que sont l’affaire DSK, les attaques sur la frontière de l’Etat d’Israël
et les problèmes posés par l’existence à part entière d’un Etat de la
Palestine. Notre étude voudra démontrer les fondements globaux qui actualisent les
discours antisémite et prosémite polonais, sans oublier des éléments
paraverbaux qui les accompagnent.
Le corpus
lexical à partir duquel s’est développée notre réflexion, est constitué
d’apports discursifs apparus dans l’internet français et polonais. Dans le
contexte polonais c’est wyborcza.pl, un site universel, accusé
néanmoins d’être financé par la communauté juive internationale. En tant
que portail libéral, c’est l’espace des controverses et des polémiques avec les
radicaux de droite, voire de l’extrême droite que nous avons consulté. Des flux
discursifs intéressants se trouvent également sur onet.pl ; on en
trouve aussi sur biznes.onet.pl mais ils sont moins nombreux, en
fonction du point de vue qui nous intéresse, vu le caractère plus spécialisé de
ce site (économie, monde des finances). Nos sources françaises: les sites
généralistes tempsreel.nouvelobs.com et lefigaro.fr.
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POPOVA Natalia
La structure du vers français, son évolution et ses valeurs stylistiques. Étude
comparative des textes poétiques du XVIIe au XIXe siècle
Un aperçu
comparé des textes poétiques français de la période allant du XVIIe
au XIXe siècle montre une longue étape de l’évolution de la
structure du vers français (l’alexandrin binaire et harmonieux du classicisme)
à la perturbation de sa structure (poésies romantiques, impressionnistes et
symbolistes), ayant pour conséquence de briser la forme de l’harmonie binaire
des textes poétiques.
Cependant le
symbolisme poétique, connu pour le déséquilibre de la structure versifiée
devenu stable, et la pratique discursive du vers impair, effectue parfois un
Retour aux vers pairs classiques. Le poème de Stéphane Mallarmé
« Apparition », par exemple, est écrit, du point de vue de la forme
versifiée, en alexandrins classiques : rime absolument paire et césure à
la sixième syllabe.
Le but de notre
communication est de démontrer d’une part, les valeurs stylistiques codées dans
la structure versifiée des différents courants poétiques français, d’autre part
de suivre les valeurs stylistiques de l’art personnel des grands poètes
français qui, en dépit du code sémiotique culturel qu’ils pratiquent, savent
tirer de leurs écarts des valeurs éternelles, intransitoires.
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PRZYBYLSKA Nelli
La mémoire et l’avenir de
l’individu et de la communauté selon S. Weil et Ch. Delsol
« Un être humain
a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une
collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains
pressentiments d’avenir. S.
Weil, L’Enracinement
Simone Weil (L’enracinement, 1949)
et Chantal Delsol (L’âge du renoncement, 2011)
indiquent la nécessité de l’enracinement naturel, culturel et symbolique. Mais l’enracinement est à surmonter en vue de la formation
de l’individu et de la communauté. Weil se propose une ouverture individuelle
et authentique à la Transcendance ; Delsol valorise la prise de la
responsabilité de l’héritage symbolique qui permet une évolution et une
confrontation à une autre culture. En effet selon Delsol (Éloge de la
singularité, 2000), les valeurs communes constituent un langage qui soudent
la société et promettent son avenir. Quelles sont ces valeurs et quelle société
envisagent-elles ?
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R
REZA SHAIRI Hamid
Quand le parcours trans-somatique participe à la réinvention des valeurs
Dans cet essai, nous allons nous concentrer sur le corps considéré comme l'une des théories de la sémiotique du discours. Notre tâche consistera en fait à montrer en quoi le texte littéraire, inventé dans une culture particulière, peut participer l'enrichissement des champs théoriques de la sémiotique qui se veut une discipline universelle. Nous verrons aussi de quelle manière la question du corps peut modifier le plan narratif du discours afin d'en faire un lieu sensible de la trans-somaticité et de la réinvention des valeurs.
Quand le discours littéraire fait du corps un lieu sublime de la transmission de la sensibilité, de la valeur et du savoir, nous sommes devant une loi trans-somatique ; ce qui signifie qu'un tel discours décide souverainement du sens que prend le corps dans son allure existentielle. Dans une telle perspective, le corps apparaît comme ce qui rectifie ou réanime les valeurs d'être. Comment le texte littéraire peut-il nous révéler notre présence au monde à partir de notre corps ? En quoi une narrativité somatique fondée sur la phénoménologie des corps peut-elle réinventer les valeurs d'existence, nous faire comprendre quel sujet nous sommes et quel rapport nous établissons avec l'autre ? Pour répondre à ces questions, nous partons du discours littéraire persan ancré dans une culture orientale et réalisé par un auteur mystique, surnommé Mawlāna. Ce dernier n'est pas un théoricien du corps en sémiotique, mais son récit littéraire permet de réexaminer le fonctionnement culturel du corps à partir de la place qu’il attribue à la trans-somaticité. Ce qui montrera que la réalité du discours littéraire dépend non seulement de l'énonciation en acte et du vécu, mais aussi et surtout d'un parcours trans-axiologique fondé sur le transculturel.
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S
SHABKHEZ Hibah
´& NAZEER Saléha
La
transmission de l’héritage culturel et le passage des connaissances et des
valeurs entre générations à travers les comptines
Cet article
analysera la valeur éducationnelle et culturelle de comptines pour les enfants.
on reconnaît bien aujourd’hui que chanter des comptines aux enfants ou les leur
faire chanter a une portée considérable dans leur développement physique,
psychologique, intellectuel et social. ce genre d’expression poétique et
le discours oral, diffusés au sein des interactions quotidiennes font parties
de la première formation que l’enfant reçoit dans son milieu
socioculturel. les comptines facilitent l’apprentissage des connaissances
de base, tels que les phénomènes de temps, le lexique des couleurs, les
animaux, etc. l’outil rituel du transfert d’information orale à travers les
techniques de mémorisation et de répétition, les comptines enseignent également
la notion d’ordre temporel, la formation et le rythme successif du récit ainsi
que l’interaction et la collaboration sociale. outre, les savoirs littéraires
et sociaux de base se font transmettre insensiblement ou consciemment au moyen
de comptines, ainsi que les mœurs et les valeurs qui donnent à une société son
caractère définitif. les comptines sont reconnues comme un moyen traditionnel
de la transmission de savoir culturel et la circulation interne des valeurs,
des discours, des objets et des pratiques entre les générations successives
d’une société. Nous tentons rechercher l’importance de ces aspects de la
comptine, en faisant une étude de cas de comptines ourdoues dans le contexte
pakistanais. au pakistan, la langue ourdoue jouit d’une situation
particulière – quoiqu’elle ne soit pas la langue maternelle de la
plupart de la population du pays, elle en est la langue nationale, car elle a
une signification historique et culturelle tout-à-fait unique. quelle
importance attache-t-on aux comptines ourdoues, et quel rôle spécial
jouent-elles dans cette société multilingue? à partir d’un recueil
de comptines ourdoues, on va exploiter l’importance des comptines dans la
formation socioculturelle et intellectuelle de l’enfant, sur le plan global et
dans le cas spécifique choisi comme échantillon, les comptines ourdoues dans la
société pakistanaise.
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SIDANE Zahir
Nouvelle lecture
de la culture en texte : L’ogresse de la tradition orale berbère à
l’épreuve de l’écriture de Nabile Farès
La production
littéraire contemporaine est peuplée de figures, auxquelles on reconnaît volontiers
une origine folklorique. Cet aspect, longtemps combattu, car considéré comme
avili, se positionne dès lors dans une nouvelle dynamique cherchant à mettre en
valeur les cultures minoritaires, “ en réponse à un large mouvement de
quête ou de confirmation d’identités culturelles de plus en plus menacées de
dilution au sein d’un universalisme courant d’uniformisation ” Preuve de ce regain d’intérêt, sa résurgence à
l’époque moderne ne la présente pas sous son statut de “folklore populaire ”
mais plutôt comme un constituant esthétique de l’imaginaire qui s’octroie une
place de choix dans le paysage littéraire contemporain.
Nous nous sommes
donc intéressés à la figure de l’ogresse. Notre lecture de cette figure, en
tant que fait culturel et folklorique, se réfère à une compréhension interne du
conte hérité de la tradition orale berbère, investie, ici, pour suggérer une
réalité autre que celle véhiculée par l’imaginaire collectif.
En effet, les
écrits de Nabile Farès convoquent, à juste titre, certains traits relatifs aux
contes populaires berbères, pour inscrire non seulement, un patrimoine culturel
mais aussi et surtout, une réalité algérienne aux prises avec les affres de la
tragédie de la guerre, qui est en écho à une “ réalité ogressale ". Et c’est par le motif de la parole
mordante que l’on peut lire l’actualisation de cette figure dans le
texte : une ogresse “ dévoratrice ”, dans une semblable
mesure, de l’espace textuel. Autrement dit, une ogresse qui
“ dévore ” le texte, déflagre la parole, voire, la réduit au silence,
ouvrant ainsi, un espace figuratif où s’articule un langage opaque et
hermétique qui est l’objet même de notre analyse. La question du sens est alors
déplacée dans un mouvement opératoire qui participe à un glissement de sens,
voire une transition de la signification dans l’économie globale du texte.
Folklore et
littérature donc, il s’agira de montrer qu’à travers cette créature
folklorique, l’auteur fonde une poétique virant vers l’ineffable, et c’est une écriture
du silence qu’il atteint
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SOLOMON
TSEHAYE
Rachel
L’influence
des idéologies sur les positionnements éducatifs à Djibouti
La communication
se propose d’interroger ce que les positionnements éducatifs révèlent des
positionnements culturels en termes d’actions et de réactions.
Servant
d’illustration à la démonstration, le contexte éducatif djiboutien révèle une
typologie éducative protéiforme (école publique, école privée catholique, école
coranique et madrasa). Reposant sur une recherche doctorale, l’analyse
présentée veille à mettre en balance les « particularités » d’un
modèle idéologique qui s’oppose à un autre, fondé sur une vision du monde
socio-culturelle homogénéisante et des valeurs proclamées « universelles ».
Une fois neutralisées les diverses injonctions qui pèsent sur chacune de ces
formes éducatives, l’analyse met en lumière les proximités et les distances
entre les différents positionnements culturels (par exemple, la
cohabitation du dogme religieux dans une république islamique et de la liberté
de conscience dans son école publique). La communication commence ainsi par
discuter la place des savoirs et des langues dans la construction des
idéologies en présence. La part de liberté et d’arbitraire des positionnements
officiels de l’Etat permet d’appréhender le processus de leur hiérarchisation.
L’analyse des
discours repose sur 72 entretiens semi-directifs tenus avec des parents, des
jeunes déscolarisés, des élèves, des enseignants et des directeurs de tous les types
d’établissements. Elle procède par déconstruction, selon une approche
anthropologique, afin de sonder au mieux les intérêts exprimés et les enjeux
spécifiques des acteurs en fonction des positions spécifiques occupées. A
l’examen approfondi de la production d’attitudes et de comportements face aux
idéologies antagonistes, sont mis au service, la sociologie (Boltanski et
Thévenot, 1991), l’ethno-psychanalyse (Devereux, 1987) et la psychologie des
contacts de cultures (Bennett 1993).
Cette approche
pluridisciplinaire autorise l’analyse de l’action des positionnements culturels
antagonistes sur les individus et la nature des réactions que ces controverses
suscitent. L’analyse révèle en effet une conjonction complexe des
comportements. La typologie établie présente trois lignes de forces : la
régression passéiste, la défense progressiste et la recherche du consensus. Ces
dernières gravitent entre radicalisation et hybridation, entre repli et
ouverture, entre reproduction et invention. Sans toutefois sublimer l’harmonie,
l’enjeu est de s'assurer que ces attitudes et ces comportements ne nourrissent
ni la concurrence ni les oppositions, face au contexte d’hétérophobie (Memmi,
1982) et d’exacerbation de toutes les formes de différences, anciennes
(permanentes et indélébiles) et nouvelles (découlant des évolutions
sociétales).
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T
TLILI Hayet
Espaces publics et
processus de mutations: migration des marges et nouvelles centralités dans: "Esthétique
et Sémiotique des valeurs des discours, des objets et des pratiques"
Je
propose une approche de la culture et de la transmutation des valeurs à partir
de l'action artialisante. L'exemple sur lequel je réfléchis s'inscrit
dans l'expérience tunisienne (2011-2012-2013) dans ce qui est désigné par
analogie par «les arts de la rue » : des actions à contexte politique à
revendications démocratiques et de texture artistique. Des déplacements
importants ont redessiné la géographie des relations : migration des marges
et proclamation de nouvelles centralités.
Si l'esthétique
intellectualiste n'admet pas la possibilité de doter certaines formes
d'expressions artistiques d'un développement théorique qui leur corresponde, la Pragmatique offre à l'analyse
les moyens de construire les concepts pour des pratiques artistiques localisées
dans des lieux qui sont en périphérie de la centralité Occidentale
Historisante, et d'en tracer la poïétique. La saisie du travail de trans-formation
opéré par le produit de l'art au sein des valeurs « locales » de la culture
– dans cette situation particulière- permet d'en tracer le parcours
artialisant, dans la pensée et dans la pratique.
Des
expériences significatives de nature artistique, menées de manière
collaborative par des artistes Tunisiens et des artistes visiteurs, ont été
menées mettant en jeu et en question « l'espace public », dont le
vécu et la vision de la part du citoyen ont déjà été secoués par les événements
du 14 janvier 2011.
Le
statut de l'image a connu un profond bouleversement, il sera possible d'en
mesurer l'importance dans différentes productions ultérieures, y compris celles
de nature publicitaire.
Le
statut de l’événement en «espace public » a également été
bouleversé par la simultanéité de l'action artistique et l'action
politique : les processus inaugurés requièrent, de par leur complexité
même, de se doter de moyens appropriés pour en assurer l'analyse et la
cohérence des nomenclatures.
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