DATE DE PARUTION DANS AUTONOMIA: MARS 94

Cours de langue des signes en promotion sociale.

Un mode d'expression déjà ancien qui répond à un besoin fondamental.

Quoi de plus banal que d'entendre et parler. Hélas, de nombreuses personnes sont privées de cette merveilleuse faculté de pouvoir communiquer par les sons. Rien qu'en Belgique, 450.000 personnes souffrent, à des degrés divers, de problèmes auditifs qui souvent les isolent du monde. Cela ne les empêche cependant pas de pouvoir s'exprimer.
En effet, privés du langage oral, les sourds et mal entendants ont élaboré, depuis la haute antiquité, des langages gestuels appelés aujourd'hui, langues des signes. Celles-ci ne servent d'ailleurs pas uniquement à désigner des objets ou des idées concrètes mais aussi à exprimer des pensées abstraites et des sentiments très subtils. Ainsi, aux 17ème et 18ème siècles, des poètes sourds "récitaient" leurs uvres en langage des signes exprimant toutes les nuances et raffinements propres à leur art.

La formation en langue des signes : une nécessité sociale.

Une langue des signes est donc une langue comme les autres avec un vocabulaire, une grammaire, une syntaxe, l'art de la diction y étant remplacé par celui de l'expression corporelle et, comme toute langue étrangère, elle ne s'acquiert que par un apprentissage méthodique et suivi.
Pour de nombreuses personnes la connaissance de ce langage est une nécessité sociale et/ou culturelle et pas seulement pour les sourds et les mal entendants, mais aussi pour leurs parents, pour qui c'est le seul moyen efficace d'entrer en relation avec un enfant sourd, leurs familles et tout ceux qui, par leur profession, sont régulièrement en contact avec eux (médecins, enseignants, ).

Hélas, le langage des signes n'était pas, jusqu'il y a peu de temps, officiellement reconnu et seuls quelques cours privés et non reconnus y donnaient accès. C'était une situation indigne d'une société qui se veut démocratique, qui devrait plutôt encourager le plus grand nombre à se former afin d'abattre le "mur du silence" qui sépare les sourds de ceux qui ont la chance de ne pas l'être.

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